Le plus grand sanctuaire de montagne de la Gaule romaine (IIe siècle)

Mis au jour à la fin du XIXe siècle, les vestiges du temple de Mercure sont, au début du XXIème siècle, difficilement lisibles. Après une campagne de fouilles programmées, le Département et l'État ont engagé d'important travaux de restauration et de mise en valeur du sanctuaire.

Sommaire

2 000 ans d'histoire

Haut lieu de pèlerinage au sommet du puy de Dôme

Au IIème siècle, le plus grand temple de montagne de la Gaule romaine se trouve au sommet du puy de Dôme ! Principalement dédié à Mercure, ce grand sanctuaire à terrasses est un haut-lieu de pèlerinage. On y accède depuis l'agglomération du col de Ceyssat, située au plus haut point de la voie d'Agrippa.

Mercure, divinité principale du temple

Le temple était principalement dédié au protecteur des voyageurs et des commerçants, Mercure Dumias (du Dôme), divinité ainsi nommée après la conquête romaine mais déjà vénérée avant, sous d'autres appellations. Ainsi, les collections provenant du temple de Mercure comprennent plusieurs évocations de Mercure. À ce Dieu était associé l'empereur régnant (Numen Augusti) dont le culte se développe progressivement dans tout l'empire.

Un point de vue idéal sur Augustonetum

Son édification au sommet du puy de Dôme n'est pas le fruit du hasard. Bénéficiant d'un point de vue idéal sur la capitale de la cité Augustonemetum – Clermont-Ferrand aujourd'hui – le sanctuaire est exposé à la vue de tous.

Une construction de la période dite gallo-romaine

Le temple de Mercure a été construit il y a environ 1 800 ans, à une période dite “ gallo-romaine ”, presque deux siècles après la conquête de la Gaule par les Romains. Mercure semble avoir été apprécié par les Arvernes, il était l'un des dieux les plus vénérés, à la fois dieu du commerce et protecteur des voyageurs. Il est reconnaissable à ses attributs : des petites ailes, une bourse et un caducée.

Architecture originale

L'architecture du temple de Mercure associe des traits classiques (vaste pronaos) à des caractères gallo-romains (cella carrée bordée d'une galerie sur trois côtés).

Par sa composition architecturale, ses dimensions (3 600 m²) et l'organisation de son accès par des terrasses étagées qui s'adaptent remarquablement au relief du puy de DômeOuvre un lien externe dans une nouvelle fenêtre, cet ensemble monumental peut être classé parmi des plus importants sanctuaires de pèlerinage de l'empire romain d'Occident.

De riches matériaux

L'ensemble du temple visible aujourd'hui est construit en grands blocs de trachyte, provenant du cratère du Kilian situé près du col de Ceyssat.

Cette roche éruptive est de faible densité et ne résiste ni à la flexion ni aux effets du gel. Les blocages et les moellons appareillés sont de petits blocs de pouzzolane rouge provenant du Petit puy de Dôme et du Nid de la Poule.

De nombreux éléments de décoration et de placages, trouvés lors des fouilles, sont en marbre. La toiture du temple était constituée de feuilles de plomb clouées sur une solide charpente de bois.

Fouilles

150 ans de recherches

Au XIXème siècle, Émile Alluard, professeur de physique à l'Université de Clermont-Ferrand, veut construire un observatoire de mesures météorologiques au sommet du puy de Dôme.

À cette occasion, il découvre les premiers vestiges du temple.
En 1876, Louis-Clémentin Bruyerre, architecte en chef des Monuments historiques, poursuit les fouilles des vestiges.

Aquarelle de Louis-Clémentin Bruyerre, 1876

Entre 1901 et 1906, Auguste Audollent et Gabriel Ruprich-Robert mènent de nouvelles fouilles au sommet du puy de Dôme. C’est lors de la découverte d’un petit édifice situé en contrebas, à l’est du temple, qu’Auguste Audollent met au jour la statuette de Mercure en bronze conservée au musée BargoinOuvre un lien externe dans une nouvelle fenêtre et dont le fac-similé est exposé à l’Espace muséographique du temple de Mercure.

Entre 2000 et 2004, des fouilles programmées sont menées sous la direction de D. Tardy et J.-L. Paillet (CNRS). Les recherches sous la galerie du temple révèlent un dépôt d'ossements d'animaux et d'objets, dont l'analyse permettra de dater la construction du monument vers 140 après J.-C.

De Ceyssat au sommet du puy de Dôme

De Ceyssat au sommet du puy de Dôme

Les recherches menées entre 1999 et 2003 par l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand apportent un nouvel éclairage sur l'environnement du temple de Mercure.
Depuis 2021, des fouilles sont menées sur ce secteur sous la direction de Frédéric Trément (CHEC/UCA) et ses étudiants de l’Université Clermont Auvergne

Ces recherches mettent en évidence le développement, entre le Ier et le IIIème siècle, d'une agglomération secondaire autour du col de Ceyssat. Située au point le plus élevé de la voie d'Agrippa (axe reliant Lyon à Saintes). Cette agglomération associait des activités cultuelles et funéraires et servait de relais routier pour permettre aux pèlerins qui se rendaient au temple de Mercure de faire une halte, ce monument étant relativement éloigné du chef-lieu de cité, AugustonemetumOuvre un lien externe dans une nouvelle fenêtre. De là, ils accédaient au sommet du puy de Dôme.

Les fouilles menées entre 2000 et 2004 par Dominique Tardy et Jean-Louis Paillet, archéologues de l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique du CNRS, ont notamment permis de préciser l’organisation des espaces de cheminement des pèlerins dans le monument.
Plusieurs hypothèses de restitution du temple ont été envisagées par les archéologues, qui privilégient celle qui est désormais présentée en images de synthèse dans le film "Dans les pas des pèlerins du temple de MercureOuvre un lien interne dans la fenêtre en cours".

Aujourd'hui

Mis au jour à la fin du XIXème siècle, les vestiges du temple de Mercure ne rendent aujourd'hui que faiblement compte de la monumentalité du sanctuaire.
Dans l'Antiquité, sur le flanc Sud du sommet du puy, se développait un système complexe d'aménagements processionnels conduisant les fidèles jusqu'à l'entrée du temple.

Visitez l'espace " temple de Mercure "

Voyage au coeur de l'antiquité Arverne

L'espace temple de Mercure vous propose de vous mettre dans les pas d'un pèlerin antique pour découvrir le monde Arverne.
Apprenez en vous amusant les secrets du sanctuaire de Mercure, Augustonemetum, Corent et Gondole, cités gauloise, les secrets de la bataille de Gergovie ou encore Lezoux, terre des potiers.

 

Découvrez le " Parcours-promenade " : maquettes, films, copies d'objets issus des fouilles et parcours jeune public interactif. Il rend cette approche du temple de Mercure ludique et accessible à tout public !
Des “M” rappelant symboliquement Mercure structurent une scénographie pour marcher sur les traces du pèlerin antique.
Des ronds oranges matérialisent le parcours pour enfants.

Trois grandes parties :

  • Les “ Arvernes au IIème siècle ” mettent en lumière le contexte de la construction du temple. Une ligne au sol représente la fameuse Voie d'Agrippa, grand axe de circulation reliant Lyon à Saintes, en passant par la cité d'Augustonemetum.
    Les visiteurs suivent les étapes du pèlerin : Lezoux, terre des potiers ; Augustonemetum, capitale des Arvernes ; enfin, le col de Ceyssat, dernière étape des pèlerins avant l'ascension du puy de Dôme.

  • Le “ sanctuaire de Mercure ” dit tout sur le temple :
    - historique des fouilles,
    - parcours des pèlerins,
    - matériaux de construction et projet de restauration.
    Le visiteur pourra découvrir une galerie des objets retrouvés lors des fouilles – chapiteau de la façade du temple, statuette en bronze de Mercure, plaquette en bronze avec dédicace au dieu et à l'empereur ; deux maquettes du sanctuaire, avant et après restauration, une vidéo sur la restauration et une évocation du décor en marbre du Temple.

  • Un film sur grand écran consacré à la construction du monument : “ Le temple de Mercure : un travail de Romains ! ” pour terminer ce voyage au cœur de l'Antiquité Arverne.

Préparer ma visite

L'espace " temple de Mercure " se situe au sommet du puy de Dôme.
Vous pouvez préparer votre visite en consultant les ressources suivantes :

Le Musée Bargoin

Un important mobilier archéologique a été issu des diverses campagnes de fouilles qui se sont déroulées sur le site : monnaies, céramiques, fragments de marbres de placage, éléments de décor, éléments métalliques dont la petite plaque de bronze portant une dédicace à « la puissance divine d'Auguste et au Mercure Dumias » (Mercure du Dôme), statuette de Mercure (en bronze), fragments de chapiteaux de pilastres corinthiens de la façade du temple et un autel en domite également dédié à l'Empereur et à Mercure.

Une partie de ces collections est présentée au 

Musée Bargoin
45 rue Ballainvilliers
63000 Clermont-Ferrand

Des fac-similés sont également visibles à l'Espace temple de Mercure, situé au sommet du puy de Dôme.

Contact

Valérie Safi
Cheffe du Service des Sites archéologiques
Direction des Grands Sites Patrimoniaux
Tél : 04 73 42 24 01
Ouvre une fenêtre pour envoyer un mailvalerie.safiping@puy-de-domepong.fr

Direction générale de l'Aménagement et du Territoire

Article mis à jour le 22 février 2023