POI - Au temps du lac médiéval

Figurez-vous une vaste étendue d’eau au pied du plateau de Gergovie, juste sous vos yeux… Il y a 16 000 ans, un lac – le Lac de Sarliève – se forme dans une dépression dans la plaine. Le niveau de ses eaux fluctue au fil du temps jusqu’au XVIIe siècle, où il est asséché. Au Musée Archéologique de la Bataille de Gergovie, une œuvre numérique retrace son évolution jusqu’à aujourd’hui.

C’est à l’époque médiévale qu’il atteint son extension la plus importante – près de 5 km2 – et son niveau le plus haut.

Au Moyen Âge, le lac est important pour l’économie locale. Les habitants des villages alentours, les communautés religieuses et les seigneurs des environs exploitent les ressources de ce terroir mi-aquatique, mi-marécageux. C’est par exemple le cas des moines de l’abbaye clermontoise de Saint-André, qui fondent un domaine agricole et viticole au pied de Gergovie, à proximité du lac au XIIIe siècle. Vous pourrez le repérer dans les pentes du plateau en vous aidant de la table du Temps du lac médiéval.

Les rives sont alors très fréquentées et servent de pâturage pour le bétail. Des sentiers sillonnent la partie marécageuse du bassin. Ils permettent aux riverains de récolter joncs et roseaux pour le chauffage, les toitures ou la vannerie. La pêche, à l’anguille notamment, est très active. Sur les plages, les pêcheurs construisent des cabanes et des systèmes de pêcheries très ingénieux : des poteaux parallèles aux rives leur permettent de fixer des filets et des nasses lestés par des plombs – plusieurs ont d’ailleurs été retrouvés lors de fouilles archéologiques.

Ce paysage et ces activités perdurent jusqu’au XVIIe siècle. Le bassin est alors remis en culture. Des rases sont aménagées, pour assécher la zone et irriguer les champs. Le paysage a très peu changé depuis – si ce n’est les zones industrielles qui se sont développées !

Aujourd’hui, cette zone est encore humide. Qui sait si, le jour où les rases ne seront plus entretenues, le lac ne se reformera pas…